Lille héroïque

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Dernière modification : dimanche 4 mai 2008.
Scénario original

Du 26 mai au 1er juin 1940

Ce scénario historique se base sur l’invasion du Nord de la France en mai 1940 et sur l’héroïque résistance des soldats français lors de l’attaque de la ville de Lille par la Wehrmacht.

Ce scénario compensera un peu la faible participation (deux scénarios) des troupes françaises dans le jeu original de SSI. Publié en octobre 1999, révision en avril 2002.

Lille, Nord de la France, mai 1940

Le 26 mai 1940, l’OKH donne l’ordre aux Panzerdivisionen de reprendre leur course vers la mer et de réduire le corridor d’évacuation de la BEF, le dernier espoir de repli des alliés. Au sud de cette poche, Lille sera le premier "chaudron de sorcière" de la campagne de l’ouest. Les fantassins de la 101e DI, la DMI du Général Juin et les derniers bataillons britanniques défendent âprement la région lilloise. Les Tirailleurs algériens et les Fusillers britanniques repoussent les Waffen SS…

Lille, Northern France, May 1940

On May 26, 1940 the OHZ ordered the panzer divisions to resume their race to the sea and to narrow the BEF escape corridor, the last resort for the Allies to escape through the Channel. South of this pocket, Lille will be the first "Hexen Kessel" of the Western campaign. The 101st Infantry division, General Juin DMI and the remaining British battalions fiercely defend the Lille area. The Algerian infantrymen and the British fusiliers drive the waffen back…

Lille, Nordfrankreich, Mai 1940

Am 26. Mai 1940 gibt die OKH den Panzerdivisionen den Befehl, weiter Richtung Dünkirchen vorzurücken und dem Britischen Expeditionskorps den Rückweg nach Dünkirchen, letzte Moeglichkeit zur Evakuierung auf dem Seeweg, abzuschneiten. Im Süden dieses Evakuationskorridors wird Lille zum ersten Hexenkessel der Westoffensive. Die Schützen der 101. Infantriedivision, der motorisierten Infantriedivision des General Juin und die letzten britischen Battaillone verteidigen heftig die Region um Lille. Algerische Tirailleure und britische Fusiliere schlagen die Waffen SS zurück…

- Contexte historique

Le 23 mai 1940, les Panzerdivisionen arrêtent leur progression d’encerclement au bord de l’Aa, sur l’ordre soudain de Von Rundstedt (Groupe d’armées A) qui craint de les exposer dangereusement à une contre-attaque alliée.

Les Allemands passent la frontière à Menin Le 25, l’armée belge s’effondre le long de la Lys. Ypres et Comines sont encore aux mains des Britanniques, mais leurs éléments les plus avancés sont alors confrontés aux divisions d’infanterie allemandes. Le corps expéditionnaire anglais (BEF) tente alors de s’échapper vers Dunkerque, mais les troupes les plus au sud de la poche sont sacrifiées pour permettre de maintenir un corridor d’évacuation ouvert. Les troupes françaises, dont certaines ont reflué en bon ordre depuis la Belgique, s’enterrent dans la région lilloise et se retrouvent encerclées. Mais les combats seront farouches.

- Objectifs

Le scénario a été conçu pour offrir un scénario purement DEFENSIF alors que tous les autres sont offensifs. Il est donc conçu pour le joueur humain qui prend le commandement des troupes alliées contre l’ordinateur qui dirige les troupes de l’Axe. Le joueur a la charge de défendre Lille contre un ennemi supérieur en nombre et en arme. Les conditions historiques étant scrupuleusement respectées, il lui est quasi-impossible de remporter la victoire. L’objectif est donc d’organiser une sérieuse défense pour empêcher l’ennemi de prendre tous ses objectifs au 7e jour, le 1er juin 1940, c’est-à-dire dans le délai historique

- Conditions de victoire

— Victoire brillante 6e Tour
— Victoire 10e Tour
— Victoire tactique 14e Tour

Le joueur humain en charges des Alliés doit donc opposer une résistance solide et souple à la fois, d’une part en interdisant le plus longtemps possible la prise des hexagones de victoire, et d’autre part en essayant d’en reprendre au moins un à l’ordinateur. Les joueurs vétérans ne trouveront le seul intérêt dans le camp allemand que dans l’obtention de la victoire brillante uniquement. Les grands débutants ont ici un excellent jeu pour appréhender le principe de la BlitzKrieg.

Il est quasiment impossible d’interdire à la machine en charge des troupes de l’Axe de gagner des hexagones de victoire facilement en raison de l’inégalité des forces en présence, et ce malgré la médiocre qualité de l’intelligence articificielle de l’ordinateur. La situation est donc stressante pour le joueur, mais après tout, il s’agit de la campagne de France de 1940 ! Le joueur peut tester sa force en essayant de conserver le plus d’hexagones de victoire lors d’une partie. Cependant, la victoire reste possible si tous les efforts du joueur allié tendent à organiser une intelligente défense de retardement et à regagner un hexagone de victoire contre la machine.

- Hexagones de victoire

Parmi les 10 cases de victoire à tenir, figurent celles des villages de Lestrem et Oignies qui ont été désignées cases de victoire à cause des combats acharnés qui s’y sont historiquement déroulés (et des massacres de prisonniers anglais et algériens ou de civils par les SS du régiment Totenkopf). Ensuite, les villes de Cassel et Hazebrouk avaient compté parmi les fameux "hérissons" de Montgomery en Flandres. L’aérodrome des Flandes est le seul opérationnel. Armentières, avec son pont sur la Lys et son aérodrome était un noeud tactique. Enfin, Ypres était le siège de la BEF et l’on comprend aisément la valeur symbolique de Lille, Roubaix, Tourcoing.

— Lestrem [12.14]
— Oignies [25.22]
— Cassel [05.04]
— Hazebrouk [07.08]
— Aérodrome des Flandres [26.14]
— Armentières [20.11]
— Ypres [27.12]
— Lille [27.12]
— Roubaix [32.10]
— Tourcoing [ 31.8]

- Forces en présence et intelligence artificielle

La supériorité en arme et en nombre de l’Axe est grande (vérité historique) mais la qualité de l’intelligence artificielle en attaque est… faible. Un vétéran peut obtenir une victoire brillante, là ou l’IA (intelligence artificielle) de la machine peine à remporter un simple succès tactique. Le jeu semble donc équilibré !

Les allemands n’alignent pas moins de 12 divisions du nord-ouest au nord-est de la carte. L’encerclement a bien commencé et l’étau se resserre le long de l’axe de la Lys. Deux "Gruppen" d’une "Stukageschwader" arrivent au cours de la bataille, escortés par deux groupes de Messerchmitt Bf109e et Bf110c. La Luftwaffe étant occupé sur Dunkerque, elle n’intervient que tardivement sur Lille.

Les forces alliées n’ont à opposer que les éléments éparses de 6 divisions françaises déployées entre la Deule et la Lys ou sur la ligne Ypres-Poperingue, épaulées par les restes de 5 divisions britanniques retranchées dans les villes des Flandres et dans les villages du bord de l’Aa. Un groupe de chasse composé de Dewoitine D-520 ainsi qu’un demi-groupe anglais de Hurricane MKI complètent ce dispositif. Un appareil de reconnaissance aérienne (Potez) se trouve également sur l’aérodrome de Bondues.

- Règles spéciales PG2

1) Le Génie britannique a fait sauté la quasi-totalité des ponts sur l’Aa, la Lys, la Deule et leurs canaux afin de protéger les unités de la BEF refluant vers Dunkerque. Ces cours d’eau sont infranchissables (ponts brisés) à la seule exception des zones suivantes :

— Gué de Saint-Venant [3.13]
— Pont de Béthune [12.18]
— Pont de La Bassée [17.19]
— Pont d’Armentières [19.10]
— Pont de Comines [26.6]

2) Afin de simuler au mieux la résistance acharnée des troupes britanniques ainsi que l’utilité des "hérissons" défensifs, les unitées britanniques suivantes ont eu le paramètre de retranchement forcés à 12 points. Les déplacer reviendrait à perdre leur avantage, équivalent à plus de 6 tours de jeu (retranchement réalisé grâce à l’astuce n°6 des FAQ de Lasse JINSEN) :

— Saint-Venant[6.14]
— Robecq [8.15]
— Lestrem [12.14] Tenacious Defense
— Cassel [5.4]
— Hazebrouck [7.8]

3) La bravoure des tirailleurs nord-africains, souvent oubliée, est ici évaluée. Les 2 bataillons de Roubaix et Tourcoing ont 16 points de retranchement et ceux de Carvin et Oignies ont également 12 points de retranchement. Ils sont de plus mené par des héros :

— Roubaix [32.10] Tenacious Defense
— Tourcoing [31.8] Tenacious Defense
— Carvin [23.20]
— Oignies [25.22] Tenacious Defense

4) La citadelle de Lille [27.12] est une case de FORTIFICATION, même si le dessin ne l’exprime pas clairement. Les règles de PG2 propres à ce type d’hexagone entre donc en jeu dans le scénario (Fortification Class FRT).

5) Les forces aériennes : le ciel est jusqu’au 27 mai libre d’avions allemands ; la RAF dispose d’une demi-escadrille de Hurricanes, et la chasse française oppose une escadrille d’excellents chasseurs Dewoitine 520. Mais les aérodrome de Bondues et du Bizet ne sont plus opérationnels, suite à la débâcle de l’armée française. Les alliés ne peuvent ravitaller leurs escadrilles que sur l’aérodrome des Flandres, au nord-ouest de la carte, tant que celui-ci ne tombe pas aux mains des Allemands. La Luftwaffe est occupée dès le 27 mai à bombarder le port de Dunkerque et Lille n’est pas prioritaire. Les Messerchmitts et Stukas n’interviennent donc principalement et progressivement que du 29 mai au 1e juin (du 4e au 11e tour).

Voici le planning des renforts aériens :
— 1 escadrille de Me110 arrive le 27 mai après-midi (4e tour) au nord de Divion (sud-ouest de la carte).
— 1 escadrille de Me109 arrive le 28 mai après-midi (6e tour), si la base aérienne des Flandres est prise (au Nord de la carte).
— 1 escadrille de Stuka arrive le 29 mai après-midi (8e tour), à la même condition ;
— 1 escadrille de Stuka arrive le 31 mai au matin (11e tour).

6) De plus, pour simuler l’utilisation historique de l’artillerie en ville face à la résistance des Français, le potentiel de mouvement des unités allemandes d’artillerie a été modifié de 0 à 2 afin de permettre à l’IA de les déplacer. Sans cette modification indélicate des paramètres de base du jeu, l’ordinateur ne déplacerait pas et donc n’utiliserait pas son artillerie, ce qui serait une erreur historique.

7) Le prestige des deux camps : les français n’ont aucun point de prestige ni source de ravitaillement. Cela pour simuler le regroupement dans le chaudron de Lille des unités alliées en retraite depuis la Belgique ou le Valenciennois et la rupture des routes de communication. De leur côtés, les Allemands ont jeté toutes leurs troupes dans la bataille (certaines divisions ont été éprouvées et ne sont donc pas complètes), ce qui explique que le taux de prestige soit de zéro (0) pour chaque tour. Mais à force et à mesure de leur avancement, les 10 hexagones de victoire leur donneront jusqu’à 800 points de remplacement.

Epilogue

Dès le 26, tout s’accélère, l’OKH donne l’ordre aux blindés de reprendre leur course à la mer et de réduire la poche alliée. Gort, commandant de la British Expeditionary Force, reçoit l’ordre officiel d’évacuation. L’activité aérienne s’intensifie et le ciel du Nord devient le théâtre de furieux combats entre la Luftwaffe et la RAF qui emploie ses chasseurs les plus modernes (Spitfire, Hurricanes) pour protéger le repli du corps expéditionnaire. A Lille se trouve des éléments de 9 divisions différentes, ainsi que des éléments de la 15ème Division Motorisée d’Infanterie , du général Juin qui ont décroché en bon ordre après avoir résisté sur l’Escaut.

Le 27 mai commence à Dunkerque l’évacuation de la BEF, ou opération Dynamo. Gort a constitué, sur les flancs du corridor de repli, des hérissons défensifs dans plusieurs petites villes flamandes (Hazebrouck, Cassel, Wormhout…etc.) pour briser le rythme de l’attaque allemande. Cette fois les unités alliées tiennent le feu ; il s’agit de soldats professionnels du corps expéditionnaire britannique et des meilleurs éléments de la 1e Armée française, notamment des divisions nord-africaines.

Les affrontements les plus spectaculaires ont lieu sur la ligne des canaux : tous les ponts ayant été détruits par le Génie Britannique, les Allemands cherchent à établir une tête de pont au nord du canal de la Bassée, rempli de péniches sabordées. Ils se heurtent à la détermination de plusieurs unités britanniques et françaises ; ainsi , près de Saint-Venant et de Lestrem, des dizaines de soldats du régiment Norfolk se font tuer sur place après avoir infligé de lourdes pertes aux SS., qui, surpris par la résistance acharnée, commettent une série de massacres de civils et de prisionniers.

C’est seulement dans la matinée du 27 que les premiers chars allemands franchissent le canal sur un pont de bateaux construit par les Brukenpioniere. Léopold III signe capitulation sans condition belge le 28 mai. Montgomery doit retarder l’avance ennemie et boucher une brèche de 50 km au nord du corridor d’évacuation par Dunkerque, où 350.000 soldats attendent leur rembarquement sur les plages. Il est aidé par les combats qui se déroulent au sud, autour de Lille. Cette résistance constitue le premier "chaudron de sorcière" (Hexen Kessel), poche où des unités encerclées continuent le combat. On compte presque 30.000 hommes dont de nombreux nord-africains. Le 29, Ypres tombe aux mains des Allemands, Lille est quasiment entièrement investie : Rommel a franchi l’Escaut et coupé la route Lille-Armentières à hauteur de Lomme. Résistance dans les faubourgs, Haubourdin, Loos, Lambersart. Tous les éléments du paysage urbain servent à abriter des unités fatiguées, mais très combatives, ayant conservé leurs matériels et leurs officiers : remblais de voies ferrées, usines, canaux. Mélées furieuses et confuses. Chaque unité se bat autour de son chef, mais sans coordination avec les poches de résistance voisines. L’Allemand utilise son artillerie de campagne dans les rues et des unités de la Wehrmacht terrorisent la population : civils fusillés à Haubourdin et Emmerin.

Les Allemands sur la Grand-Place Le 31 mai marque l’intervention massive de la Luftwaffe. Après avoir tiré leurs dernières cartouches et détruit leurs matériels, les unités se rendent une à une. Le colonel Dutrey du 40 R.I. se donne la mort pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Le Général Molinié demande le cessez-le-feu général décrété à partir du 31 mai au soir ; et c’est l’entrée des Allemands à Lille.

Le général von Reichenau a décidé d’accorder les honneurs de la guerre aux défenseurs de Lille. Défilé des troupes françaises le 1e juin sur la Grand-Place de Lille en présence du général Woegner et vraisemblablement de Rommel.

Lille, le défilé du 1er juin 1940 "Les soldats français, dans un ordre impeccable, passent devant les troupes allemandes au garde-à-vous, un bataillon ayant même été autorisé à conserver ses armes pendant le défilé. (…)" La cérémonie de Lille provoque la fureur de l’OKH, car la résistance des Français dans Lille a fortement contribué au succés de l’évacuation de Dunkerque.

Sources : Etienne DEJONGHE, Yves LE MANER in Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande, p52-53 - Les années 40,Thalandier-Hachette, 1979 - La Seconde Guerre Mondiale,Thalandier-Hachette, 1980 - La seconde Guerre mondiale de A à Z, Larousse - 2194 Giorni di Guerra, Mondadori,1977 - Atlas of World War II, R.Natkiel, 1985.

Publié le mercredi 8 août 2007

Portfolio

01. La Wehrmacht passe la frontière 02. Soldats britanniques 03. Soldats SS 06. Tirailleurs algériens prisonniers 07. Artillerie allemande à Lille 08. Artillerie française 09. Soldats française se repliant depuis la Belgique 10. Soldats allemands devant un pont brisé 11. La 7e PzD à Béthune 12. Pont brisé 13. Soldats allemands sur la Grand Place 16-25 mai 1940 16-31 mai 1940 16. Carte globale 16-25 Mai 1940 25-31 mai 1940

Documents joints

Scénario "Lille héroïque"
Zip 12.7 ko - 8 mars 2008.

Panzer.dat, et équipements modifiés
Zip 6.4 Mo - 8 mars 2008.

Carte de Lille (map 265)
Zip 1 Mo - 8 mars 2008.

Lisez-moi (guide d’installation)
texte 1.6 ko - 8 mars 2008.

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